Le piège ou l’ombre d’un doute

Description

LE PIEGE ou L’OMBRE D’UN DOUTE.

Dans son tréfonds, le cœur du lieutenant de gendarmerie Zolobatantu, assis sur le banc d’accusé et récriminant sans cesse, se mit à battre une étrange chamade.

Pourtant, il exulta intérieurement, lorsque l’avocat général stoppa, enfin, ses invectives assassines à son encontre. Toutefois, malgré ce moindre répit et impromptue accalmie, les tambourinements endiablés qui faisaient vibrer son tréfonds s’accentuèrent de nouveau, tels des roulements de percussions koongo. Mais, pourquoi cette saugrenue appré-hension qui fit ainsi battre subitement son cœur ?

Malgré le regard dubitatif et timoré de son avocat, l’infortuné officier, obnubilé pourtant par le truisme et la conviction de son innocence, apprenait malheureusement à ses dépens, qu’en audience d’assises, rien n’est acquis à l’avance. Finalement, sa ferme certitude ne fut qu’un félon leurre. Il n’eut point le temps d’essuyer ses larmes que, déjà, une escouade de gendarmes résignés à la tâche et permanemment aux ordres, vint le prendre poliment, le menottant délicatement et l’accompagnant vers sa cellule définitive. « Le PIEGE ou l’ombre d’un doute » est, en fin de compte, une interpellation face à toute exaltation induite par nos convictions et nos certitudes qui, finalement, peuvent se révéler comme n’étant que de simples leurres, aux conséquences évidemment imprévisibles. Ainsi, dans la vie, l’évidence est plutôt de tout relativiser. Telle serait l’idoine posture à adopter.